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à Grenoble ⁁bien que mon beau-frère J. D. fût professeur de Droit à cette faculté depuis 10 ans. Mais Joséphine y était venue passer q.q. temps, elle reconnait bien le chemin de la Tronche.

En approchant de la villa St  Aurat, j’ai le cœur serré, je redoute d’apprendre de mauvaises nouvelles de Louis.

C’est ma belle-sœur Madeleine qui vient ouvrir la porte sur la rue, mais c’est Louis que je vois d’abord derrière elle, il était en permission. Quand nous entrons dans la maison, la bonne avait crié la nouvelle, Rose accourt, les enfants, déjà couchés, s’étaient élancés pieds nus[1].

Il manquait 2 enfants pour que la réunion soit complète. Apres les vacances de Pâques, Eugénie et Juliette sont parties en pension à Jeanne d’Arc. Dès le mois d’Octobre 1914, ce pensionnat ⁁a quitté Arras et s’est installé à Berck. Mon beau-frère Joseph, qui est attaché au Service des renseignements à Paris, a profité d’un congé pour conduire ses nièces à leur pensionnat.

Le lendemain matin, Louis et moi allons au bureau de la Place demander la prolon-

  1. J’apprends que mon beau-frère Joseph est affecté au service des renseignements à Paris ; qu’il doit remettre chaque jour un compte rendu de la situation aux bureaux de la Présidence.

    J’apprends que ma belle-mère est décédée à Arras le 13 Octobre 1914. À cette date le cimetière d’Arras sert de barrière aux all. La ville est tellement bombardée que l’on ne peut se rendre au nouveau cim., faubourg d’Amiens. Mme  Duq fut enterrée dans son jardin.