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deux. Ces voitures viennent se ranger pres de la maison. Je comprends qu’elles viennent pour enlever notre mobilier. Je rentre vivement pour ne pas rire dans la cour.

Nous observons la mine déconfite du feldwebell, des soldats, en voyant sur le trottoir ce tas de vaisselles cassées mélangées aux détritus d’os de poules, de lapins.

Les deux voitures promises arrivent accompagnées de quelques prisonniers. Nous chargeons : vingt deux sacs de farine, une dizaine de sacs contenant : riz, lentilles, céréaline. Nous avions pris la précaution d’insérer au milieu de ces sacs de légumes des petits sacs de pommes-de-terre. Nous emportons également des caisses de lait, du sucre et du café.

Nous bâchons soigneusement les voitures, car le brouillard épais commence à tomber en pluie fine.

Huit heures vont sonner. On doit partir.