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et moi. Nous utilisons cette dernière soirée à l’achèvement de la destruction.

Nous jetons dans une citerne au purin les objets qui n’ont pas trouvé place dans la perte : plusieurs pendules et garnitures de cheminée, la bicyclette de Jacques Losties qui est à l’état de neuf… les quelques sacs de blé qui nous restent.

(Il est peut-être bon de rappeler que lorsque le ravitaillement fut installé chez nous, les allemands n’ont plus jamais pénétré dans notre salle. Bon nombre d’habitants me demandèrent d’y apporter certains objets. C’est ainsi que nous avions encore notre piano, que nous avons brûlé.)

Muni du diamant de vitrier, Adalbert va passer le trait aux vitres des maisons qui vont être abandonnées.


Dans la matinée du vingt, nous assistons au départ de ces hommes, ils sont soixante, ils partent