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ils reçoivent leur pitance.


Un jour que nous dinions tard, un jeune homme arrive à la maison. Je lui dis : « Tu dois être un prisonnier d’Ecourt. Assied toi et mange de bon appétit. »

Il nous dit qu’ils sont une cinquantaine à travailler sur la route pres de Croisilles. Il s’est échappé.

Tout en mangeant, il regarde un chat couché en rond. Il me vient à la pensée qu’il voudrait bien l’avoir. — « Oh ! oui, dit-il nous ferions un bon repas à quelques camarades. » Victor sort avec ce chat et le rapporte roulé dans un sac. Il nous promet de revenir, mais nous ne le revîmes plus.


Dès que ce jeune homme s’est éloigné, Josephine s’écrie : « Manger du chat ! est-ce possible ? » Dans l’apres midi, Michel et moi convenons de lui faire manger un chat.