Page:Carnet de guerre n° 3 d'Alexandre Poutrain.pdf/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ils disposent de deux compartiments dans la petite armoire à trois portes, où ils remisent vaisselles, linges et vêtements. La cuisinière est commune.


Madame Dhénin de la maison rouge, ferme située sur la Grand’Route d’Arras à Bapaume, me demande si je puis porter du linge à son fils prisonnier à Ecourt.

Cet enfant a dix-sept ans, il est versé dans un groupe de deux cents jeunes gens que les allemands ont enlevés un peu partout : à Lille, à Douai, dans les villages. Ils ont de seize à dix-huit ans. Ils sont parqués dans une petite pature étroite, de vingt cinq ares, close de barbelés, comme un camp de prisonniers.

Quand j’arrive vers le soir à l’entrée de la pâture, un soldat bayonnette au canon, me demande