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temps je suis intrigué par un wagon qui passe chaque matin à six heures en direction d’Ecourt. Ce wagon couvert d’une bache est accroché en queue du train. Il y a parfois deux wagons semblables. Je vois souvent tomber des gouttes du wagon ; dans ce cas, il dégage une odeur infecte. J’ai dit à ma femme d’observer ce wagon, sans lui faire part de mes soupçons. Elle m’a dit sans hésiter : ça sent le cadavre. »

À la gare, je ne puis obtenir aucun renseignement. Cependant j’apprends que les allemands n’enterrent plus de corps à leur cimetière.

Peu de temps après, vers sept heures, un voisin de la rue d’Héninel accourt m’informer qu’à cent mètres du village, il y a, tombés sur la route, quatre corps complètement nus, liés ensemble avec