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tendre : entrez.

Je trouve un officier et cette femme. Tous deux sont debouts, l’officier est furieux. « Que venez-vous faire ? Vous n’avez pas le droit de parler aux habitants. »

Il m’emmène chez le commandant. J’explique que je viens au sujet du ravitaillement.

Le commandant me demande mon laissez-passer. Au bureau à Croisilles, le feldwebel a oublié d’y apposer le cachet. « Vous voyagez sans laissez-passer ? me dit le commandant. Vous ne savez pas qu’un papier sans cachet n’a aucune valeur ? Quand on est bête à ce point là, on ne peut rester maire de sa Commune, etc.  » Il m’a bien répété dix fois dans la journée le mot : bête.

Il m’enferme dans une pièce voisine. Il est onze heures. J’y reste jusque deux heures sans nourriture.