Pendant que son mari est occupé, Mme Loth me dit : « Les allemands font courir le bruit qu’ils ont dû enlever ces femmes, au nombre d’une trentaine, parce qu’elles sont malades, qu’elles contaminent les militaires. » Mme Loth ajoute : « C’est à vérifier ces mauvais bruits ! Les allemands sont tellement fourbes et menteurs ! »
Cependant au retour, nous sommes passés par une autre rue.
La semaine suivante à l’aller, nous évitons de passer sous les fenêtres de l’école.
Mme Loth m’attendait, elle vient vivement me trouver. « Je vous ai induit en erreur la semaine dernière : ces dames font partie de la meilleure société de Lille. Ce sont des otages, enlevées en représailles. Sont-ils canailles ! ces sâles boches ! »
Au retour, je les salue avec respect, je leur témoigne ma sincère sympathie.
Elles sont restées à Quéant 4 semaines.