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épices. J’eus parfois l’occasion d’en acheter à la foire d’empoigne ; ce pain n’était pas désagréable.)

Mais la restriction ne se borne pas au broot. Les soldats non combattants, les sanitaires, les infirmiers reçoivent deux repas de viande par semaine ; les combattants en ont trois. Le menu des autres jours se compose habituellement de deux cuillerées d’une marmelade quelconque ; parfois sept ou huit pruneaux remplacent la marmelade ; de loin en loin, un hareng saur. Ces festins étaient toujours complétés par un morceau de fromage du volume d’un huitième de camembert.

La plupart des soldats étaient honteux de leur menu ; ils s’efforçaient de le dérober à notre regard. Au cours de l’été 1916, ils ne toucheront plus qu’un quart de broot par jour.

Cette pénurie leur est d’autant