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Mr Loth nous raconte qu’hier soir il a surpris une conversation entre deux officiers. « Cette fois, on va nous mettre en demeure de signer l’adhésion au syndicat des Bons Communaux. Nous devons nous attendre à partir en Allemagne. » Mr Loth porte sur lui le plus de linge de corps et double vêtement. Évidemment il est fatigué, déprimé, malade peut-être, car je l’avais toujours trouvé ferme, énergique, d’un moral excellent.

« Bah ! dis-je, encore un officier qui se croit plus malin que les autres. Nous allons bien voir. »

Un groupe d’officiers arrive de par la rue d’Ervillers. « Oh ! mais, sont-ils aimables ! Ce sont nos commandants qui viennent nous faire leurs adieux avant notre départ pour l’Allemagne. » Cette boutade déride tout le monde.

Les commandants entrent chez Miséron, en face de la sucrerie. Nous ne tardons pas à être introduits.