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droit d’aller chercher du trêfle dans leurs champs.

Le commandant n’est pas embarrassé pour les tirer d’embarras. Il fait amener ces vaches dans les écuries de Milon et d’Eugène Sauvage, il désigne deux vachers pour les soigner, les traire, et conserve le lait.[1]

Dans la journée deux jeunes gens vont garder ce troupeau dans les pâtures de Sauvage. Ces pâtures se trouvent le long de la route d’Arras. La clôture en fils barbelés est brisée à plusieurs endroits. Un jour ces gamins laissent sortir quelques vaches qui vont paturer le blé dans le champ voisin. Ce blé appartient à Émile Fulloy, c’est lui qui l’a semé. Peu importe. Le commandant convoque une quarantaine d’hommes : le Docteur, le pharmacien, etc. Il les fait encadrer d’une dizaine

  1. La contribution de guerre fut complètement réglée dans le courant de l’été 1915. Les allemands menaçaient d’enlever des otages en Allemagne. Je n’ai pas voulu courir ce risque.