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Angélina (Nana) pétrit le pain comme elle le fait chaque semaine.

Vers neuf heures le canon gronde au Sud-Est de Croisilles. Vers une heure un officier belge vient me trouver, il est nanti de papiers de l’État Major français avec cachets. Je l’accompagne au haut du clocher. Nous voyons des hulans venir du cimetière d’Écourt vers le bois de Sauvage au déclaquoir, à gauche du chemin de Bapaume. « Ne restez pas ici, me dit-il, nous allons les déloger ».

Peu après, au premier coup de canon, je monte au grenier. Je vois les hulans galoper vers le cimetière. Les obus les poursuivent mais tombent derrière le groupe. Cependant au Grand bois, un cheval s’abat, agite les jambes puis reste inerte. Je n’ai pas vu remuer ni se relever le cavalier.

Un instant apres j’aperçois des hulans, déployés en fourrageurs