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Nous verrons plus tard que ce geste lui attirera six mois de prison en Allemagne.

En arrivant à Arras, nos concitoyens trouvent un desarroi complet. Il ne reste plus un gendarme à la caserne. À la Place, les officiers ne peuvent les prendre en charge ces allemands : « Conduisez les à Saint Pol. » À St Pol, les gendarmes les refusent, le sous-prefet n’en veut pas. Morel s’impatiente, déclare qu’il va les lâcher dans la cour de la sous-préfecture. Un Mr dit à Morel : « conduisez vos allemands à la gare, on forme un train de territoriaux ». À la gare les prisonniers sont accueillis joyeusement. Les territoriaux se réjouissent à la pensée qu’ils vont faire, à la caserne, dans une ville du Centre, une entrée triomphale avec ces allemands. Il est fâcheux qu’ils n’aient plus leurs uniformes.

Nous sommes au 25 septembre, chaque jour nous voyons passer des patrouilles françaises et allemandes. Elles ne se sont rencontrées qu’une seule fois le 28.