Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

UneIl n’existe aux alentours qu’une seule maison à usage de débit de boissons et de ferme. Le garde ⁁de Bullecourt vient de mettre son vieux képi au rancart, il porte un képi aux galons brillants. Entrant dans ce café, il voit quatre allemands assis autour de la table du milieu, ils prennent leur repas, ils ont appuyé déposé leurs fusils contre le coin en entrant. Voyant ce képi galonné, les allemands se lèvent, claquent les talons, lèvent les bras. Le garde se place entre les armes et la table, et tendant le bras en avant, dit d’un ton autoritaire : prisonniers. Il les fait sortir devant lui et seul, les amène tous les quatre à Croisilles, ils ont parcouru cinq kilomètres, traversé Bullecourt et une partie de Croisilles.

Je fais demander aux deux seuls propriétaires d’auto : Morel et Mouvielle, de les conduire à Arras. Ils partent, emmenant chacun deux allemands et un civil. Mais en passant devant sa maison, Morel a la malheureuse idée de conserver les quatre uniformes.