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jusque Boisleux, je verrai Mr Trannin.

En serrant ce bon dans mon calepin, je songe que les allemands signent ces reconnaissances avec une insouciance qui ne peut s’expliquer que par la confiance absolue xxx dans la victoire, la certitude de n’avoir pas de comptes à rendre.

À Boyelles, j’ai l’impression que ce village est abandonné des habitants. Les fermes Delaire, Paquet, Forgeois me paraissent désertes. J’y vois quelques hulans. En passant devant l’habitation de Mme Lefranc, je vois un officier à la fenêtre.

Quand j’arrive à ce long bâtiment qui se termine par la Poste, je vois des quantités de personnes à l’intérieur des appartements ; les portes et les fenêtres sont fermées.

Cependant la dernière porte est ouverte, une femme est sur le seuil. Je lui demande : « Vous n’êtes pas de Boyelles ? — Je suis d’Adin-