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Le lendemain deux de ces Messieurs, Milon et Morel, vont dans chaque ferme noter la quantité de grains enlevés à chacun. Je garde sur moi ce tableau récapitulatif.

À la maison il nous reste quelques sacs de blé que j’ai fait cacher dans la menue paille, derrière la batteuse, quand la roue motrice fut brisée. Nous sommes plusieurs qui avons conservé quelques sacs de blé.

Mme  Froment avait caché trente sacs d’avoine d’un coté, et 24 sacs de blé de l’autre côté de sa maison. Elle vient m’informer que les soldats logés chez elle ont trouvé l’avoine. Nous convenons que je vais aller lui réquisitionner cette avoine.

Quand j’arrive, plusieurs soldats sont assis autour du poële. Je dis, d’un ton sévère à Mme  Froment : « J’apprends que vous avez encore de l’avoine, et vous ne me l’avez pas déclaré ! Je viendrai l’enlever pour la livrer à Boy-