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limites de la nature du sujet, laquelle va de la pierre à chaux à la vie spirituelle du nerf le plus délicat, il y a un monde de variétés dans l’unité, subordonné et coordonné avec une économie de services et gouvernements, autorité exécutive et indépendance, qui se font équilibre et mettent bellement en lumière les divers intérêts, sympathies et fonctions de l’espèce humaine.

La double vision physiologique de la vie de l’homme, comme un être organique et comme un être ayant relation, offre analogie évidente avec l’homme pris comme individu, et avec l’homme membre d’une société. Les analogies sont exactes dans toutes le variétés et modifications de l’économie physique de l’individu, et dans les relations politiques et sociales de l’homme avec son semblable ; — le phénomène de nutrition, et ceux qui s’y rattachent, en offrent un heureux exemple. Comme l’intention première est l’entretien physique du système, cette partie du travail est involontaire ; elle n’est assujettie ni au contrôle du cerveau qui gouverne, ni à ses impulsions accidentelles. Néanmoins, pour le choix de l’aliment, et pour la sécurité, les sens externes et l’intellect qui juge, et leurs serviteurs les membres, sont nécessaires dès qu’il s’agit d’une nutrition au-dessus de celle instinctive de l’enfance, — d’où l’on peut induire par analogie : que les sociétés, dans leur enfance, peuvent fournir à leurs besoins animaux sans l’intervention d’une intelligence exécutive qui s’en occupe ; et que néanmoins, dans la vie plus avancée de la communauté, à mesure que se développe la croissance de l’individu, une têtes avec ses ministres exécutifs est non-seulement essentielle, naturelle et avantageuse, mais absolument indispensable.

Le gouvernement, représentant, comme il le fait, l’intelligence du corps physique et social, a un devoir et une fonction, et par conséquent un droit à une place dans l’ordre naturel. Tandis qu’il travaille au bien-être du corps, il ne peut pas, et comme nous voyons, il ne le fait pas, intervenir dans cette sphère de la vie qui est la plus proche des mouvements centraux. Laisser faire est ici la loi réglant tout ce qui a été déjà approprié. Ailleurs nous trouvons instrument régulier pour mettre ce qui doit substanter le corps à sa portée, et sentinelle pour le garder contre les influences perturbatrices et nuisibles du dehors, donnant liberté à la vie inté-