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et mal aérées des villes manufacturières, que de celles qui habitent la plupart des cottages de nos campagnes. Dans ces misérables logis, tous les âges et les deux sexes, — pères et filles, mères et fils, frères et sœurs dans l’adolescence, étrangers adultes mâles et du sexe féminin, et des essaims d’enfants, — les malades, les moribonds et les morts — sont entassés ensemble, dans un contact et une pression qui répugneraient aux animaux, qui rendent impossible de conserver la décence la plus vulgaire, qui détruisent tout sentiment convenable de personnalité, tout respect de soi-même, pour y substituer un laisser-aller cynique, résultat infaillible d’intelligences viciées. »

Sur les hommes qui se marient en France et en Angleterre, il y a un tiers qui font une croix quand il s’agit de signer aux registres publics ; — la proportion est exactement la même dans les deux pays. Sur les femmes, c’est moins de la moitié en Angleterre, et plus de la moitié en France. L’avantage, dans ce cas, est du côté du premier pays. La question cependant ici comme en tout, ne porte pas sur la condition actuelle, mais sur le progrès, et en cela la France a l’avantage. —— Le nombre des enfants fréquentant les écoles y a quadruplé en dix-huit ans, tandis que celui de l’Angleterre n’a pas même doublé[1].

  1. Nombre, en Angleterre, des enfants des écoles quotidiennes :
    en 1818   674.883 ou à la population 1  à  17.25
    en 1833 1.548.890 1 sur 11.27
    en 1851 2.407.409 1 sur 8.36
    En 1833, dans les écoles du dimanche,
    le chiffre d’enfants était comme
    1 à 9.28.
    En 1851 1 à 7.45.

    « Toutefois M. Tremenheere, dans son rapport, a constaté que le plus grand nombre des enfants quittent les écoles primaires avant l’âge de dix ans, — que la fréquentation est très-irrégulière, et que le peu qu’ils y apprennent, ils « l’ont oubliée au bout de quelques années. » Au sujet de l’ignorance générale de ceux qui ont passé par les écoles anglaises, voici ce que dit M. Wood, président de l’institution des ingénieurs des mines : « Aux engagements annuels, c’est à peine s’il se trouve un homme ou un jeune garçon qui puisse signer son nom au bas de l'engagement ; et cependant tous ces gens-là ont passé par les écoles, et nous supposons qu’ils y ont appris à lire et à écrire, mais qu’ils les ont quittées de si bonne heure qu’ils ont oublié le peu qu’ils avaient appris ; et nous les trouvons parfaitement incapables de signer leur nom. »
      « Dans le cours d’une enquête récente par une commission du parlement britannique, le coroner Wakley, constata un déplorable manque d’éducation dans la population ; et comme preuve, il raconte qu’en désignant un grand jury dans la partie ouest du comté de Middlesex, il avait trouvé.onze membres sur les trente