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CHAPITRE XLVIII.

DE LA COLONISATION.

§ 1. — Colonisation primitive. — La tendance à croître accompagnée d’une tendance à s’épandre, tant dans le monde social que dans le règne végétal. Attraction locale et centrale.

Considérons le grand plateau asiatique et n’importe lequel de ses versants, nous voyons des flots d’hommes qui se répandent sur le globe au nord, au sud, à l’est et à l’ouest vers les terres plus basses et plus riches, — les premiers sont exploités ayant été ceux qui possèdent au moindre degré ta propriété de produire les subsistances. C’est de ce point que les races européennes sont parties pour venir occuper les terres créées à leur usage[1]. À chaque degré de progrès nous les voyons s’arrêter dans leur course et s’adonner à la culture des sols élevés et légers : la sèche Arcadie, la rocheuse Attique, — les monts de l’Étrurie et du Samnium, — les revers des Alpes, — la stérile Bretagne, — les hautes terres d’Écosse, — ou le Cornwall ceint de rochers. À mesure qu’augmentent la richesse et la population, nous trouvons partout qu’elles se répandent sur les pentes inférieures, et enfin descendent dans les vallées ; — les facilités d’association et de combinaison

  1. « L’Histoire sainte et la tradition hindoue s’accordent pour donner à l’humanité la même région pour berceau. Viennent à l’appui la réflexion qu’elle a dû être la première à sortir des eaux du déluge, et la croyance que le blé et l’orge y sont plantes indigènes, et que s’y trouvent à l’état sauvage les animaux que l’homme a apprivoisés, et qui l’ont suivi dans ses migrations sous tous les climats : — le cheval, l’âne, le bouc, la brebis, le cochon, le chat qui s’attache à son foyer, — et le chien dont la fidélité à sa personne semble presque une émanation d’une nature supérieure. » — Smith. Manual of Political Economy, p. 11.