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civilisation qui progresse ? La laine cède la place au coton, dont on peut produire plus de livres sur une acre qu’on n’obtiendrait de laine sur cent acres à entretenir des moutons pour leur toison. Le lin et le coton tendent à remplacer le ver à soie pour fournir le vêtement, tandis que les bulles végétales diminuent graduellement la nécessité de celles qui s’obtiennent par le travail employé à poursuivre la baleine ou à élever le cochon. La gutta-percha et la mousseline du relieur prennent la place du cuir ; — le caoutchouc tend à diminuer la demande des peaux et de la laine, — tandis que le papier fournit un substitut moins coûteux au parchemin.

Il en est de même dans le règne minéral ; — la plume d’acier remplace la plume d’oie ; — les engrais minéraux remplacent le fumier de l’animal ; — le cheval de fer prend rapidement la place de celui qui est formé de muscles, d’os et de nerfs. Chaque accroissement du pouvoir de développer les immenses trésors minéraux de la terre tend à augmenter le nombre des centres locaux d’action, — à développer le commerce, — à diminuer la taxe du négoce et du transport, — à faciliter le perfectionnement de l’outillage et à accélérer la circulation sociétaire, en même temps que s’accroît constamment la proportion des pouvoirs de la société qui peut s’appliquer à augmenter l’approvisionnement des denrées premières de subsistance et de vêtement[1].

Ce n’est pas tout cependant : mieux l’homme est vêtu, moins il y a déperdition de son corps, et moindre est son besoin d’aliment[2].

  1. Voy. vol. II, p. 22.
  2. « Pour économiser dans les locomotives la dépense en pure perte de combustible qui résulterait de la prompte diminution d’excitation, si on les exposait nues aux rigueurs de l’hiver, on a soin de couvrir d’une enveloppe de bois, substance non conductrice, le corps des bouilleurs. C’est ainsi que, pour économiser la consommation en pure perte des aliments chez les animaux, qui résulterait de la prompte diminution d’excitation, s’ils restaient exposés nus dans les régions polaires, ils ont été couverts naturellement de fourrure et de duvet, qui sont matières, au plus haut degré, non conductrices. Bien plus, pour économiser la combustion de la provision limitée de carbone et d’hydrogène mise en réserve dans leur corps sous forme de graisse, pour être brûlés en combustible dans leurs poumons, ils sont constitués de manière à passer les longs hivers dans un état d’immobile torpeur. Il est clair qu’ils évitent ainsi toute dépense de combustible, que nécessiterait le mouvement, dans le but de réserver toute entière son efficacité pour l’entretien de l’excitation électrodynamique qui doit préserver leur corps de la congélation.
    « Et finalement, comme pour part à la perfection l’application pratique de la science électro-dynamique, les couleurs foncées de l’enveloppe des animaux se