Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une diminution proportionnelle de cellules à sperme, — l’excès de production de ces dernières étant de même suivie d’un affaiblisse-de l’énergie du cerveau. Au degré que l’on considère ordinairement comme maladie, la marche est celle-ci : violent mal de tète, suivi de stupidité, qui conduit à l’imbécillité et se termine par la démence.

Comment cet antagonisme d’action affecte-t-il le système de la femme ? La science est là-dessus moins éclairée, quoiqu’il paraisse très-probable que la production de matière nerveuse, aussi bien que de nourriture à fournir à l’embryon, limite la quantité de matière nerveuse pour le système maternel. À ne considérer que comme pure substance, elle doit avoir une certaine force, quelle que soit cette force et n’importe où elle s’applique. Il est néanmoins plus probable que la fonction utérine, commençant avec la puberté et continuant jusqu’à l’âge critique, est le contrepoids le plus efficace de la force cérébrale dans le sexe, — l’état de santé et surtout celui de maladie le montrent très-évidemment.

De plus, il y a beaucoup de raison de croire que certaines sortes d’action nerveuse sont plus efficaces que d’autres pour contrebalancer l’activité et la force des instincts et les fonctions qu’ils servent, quoique la physiologie du cerveau ne soit pas assez avancée pour nous aider suffisamment ici, — ni son anatomie, ni sa chimie ne répondent encore à toutes les questions que leur pose la science sociale. Il est néanmoins constaté à un degré satisfaisant que les diverses parties de la masse cérébrale ont des fonctions différentes à remplir ; il est probable, même sur ce terrain, qu’elles ont des rapports divers à la fois pour aider et pour contrebalancer l’action des viscères. Selon que l’esprit s’applique à des travaux qui mettent en jeu les passions, l’imagination, qui sont scientifiques ou intéressent le sentiment moral ou de dévotion, les effets sur nos penchants, sont, on le sait, très-différents. Dans certains de ces cas, nos penchants acquièrent plus de force, dans d’autres cas ils sont décidément contrebalancés. Ici l’expérience apporte une instruction qui peut non-seulement servir pour la conduite de la vie, mais fournir des données importantes à l’observateur, — tous ses enseignements ayant un sens clair dans la question qui nous occupe.

Voici, selon nous, l’application des quelques points que nous pensons avoir établis.