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traction et la contre-attraction ou l’antagonisme entre le système nerveux et les fonctions sexuelles sont donc attestés précisément par les phénomènes qui à la première vue, sembleraient constituer des exceptions à loi.

Un autre fait dans l’histoire naturelle de notre sujet nous fournit une nouvelle confirmation de notre assertion. Dans l’ordre de la nature, la liberté ou faculté de reproduction ne se montre chez l’individu que vers l’époque où les pouvoirs intellectuel et moral ont acquis une force qui suffise à contrôler les instincts, — le cerveau De perdant rien de sa force de contrepoids, mais plutôt gagnant sur les penchants à mesure que l’homme avance en âge. Cette correspondance de développement et de continence dénote un étroit et convenable rapport de combinaison entre eux, — l’efficacité de la disposition constitutionnelle des forces respectives se trouvant ainsi pourvue de l’aide d’une force morale auxiliaire. Chez l’homme uniquement, l’impulsion sexuelle est également active, également susceptible d’être restreinte en tout temps, en toute saison. À la différence des animaux inférieurs, il n’a pas, par année, sa saison d’un rut non réfrénable et irrésistible. Le penchant se déclarant au moment où commence la vigueur de son intelligence, se trouve ainsi placé sous le contrôle de la raison et du sentiment, fonctions du système cérébral dont l’efficacité est en raison directe du développement normal du système dont il fait partie.

Ce n’est pas néanmoins par une morale résistance et de prudentes contraintes seulement que l’accomplissement des fins de l’ordre providentiel et assuré ; — la loi est issue dans l’étoffe même des organes qui sont chargés de la reproduction. Une loi physique ajuste ici les équilibres, maintient les harmonies et achève les bienfaisants résultats désirés.

Une source d’évidence, à laquelle il faut puiser avec précaution, et cependant trop importante pour qu’on la néglige entièrement, est l’examen des différents cerveaux des différentes familles de l’humanité. Le docteur Morton, qui a formé la plus riche collection en nombre et en variété de crânes humains, recueillis dans toutes les parties du monde, un savant dont les mesurages et les observations méritent pleine confiance pour l’exactitude et la sagacité qui y ont présidé, a publié un catalogue de 623 crânes, — qui représentent toutes les variétés connues de la race humaine tant ancien-