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le seul but d’empêcher les cultivateurs d’en prélever la moindre portion, pour l’usage de sa famille, sans avoir acquitté au gouvernement la dîme sur cette bagatelle.

La monnaie tendant toujours à s’écouler au dehors, le gouvernement est conduit à une dépréciation constante de la circulation, — direction dans laquelle le mouvement est devenu rapide à l’extrême pendant le présent siècle qui a vu la chute totale de toute espèce de fabrique. « Chaque fois que les espèces dans le trésor du sultan n’ont pu satisfaire aux payements immédiats, on a suppléé au déficit en augmentant la quantité d’alliage pour parfaire le volume de métaux précieux en circulation ; et de la sorte on a souvent payé une dette de trois onces d’argent avec deux onces de ce métal et une de cuivre ou d’étain. »

Comme, avec le déclin du pouvoir d’association, il y a eu déclin continu du pouvoir de construire ou d’entretenir routes et ponts, — pour communiquer avec les marchés lointains, — « la dépense de transport dans les dernières années a augmenté, et comme conséquence la culture et l’exportation de quelques articles spécialement adaptés au sol et au climat a diminué. » — Il en est résulté destruction presque entière de la valeur du travail et de la terre, — ce qui est directement l’inverse des faits observés dans tous ces pays dont la politique a tendu à favoriser l’association domestique et à établir une balance favorable payable en ces métaux, qui seuls fournissent à l’homme les moyens de combiner ses efforts avec ceux de ses voisins.

Néanmoins, si nous nous adressons à Hume et à Smith, nous trouvons que la question de la balance du négoce est tout à fait indigne d’occuper l’attention des hommes chargés des fonctions gouvernementales, et leur doctrine a été répétée, avec peu de modifications, par tous ceux qui ont écrit sur la monnaie depuis leur époque jusqu’à nos jours. Aujourd’hui on ne peut étudier les écrits de l’un et de l’autre sans arriver à conclure qu’ils n’ont que très-imparfaitement apprécié l’importance des services que rend la monnaie ; et qu’après avoir étudié dans leur cabinet les lois de la nature, ils ont oublié de vérifier leurs conclusions en étudiant les opérations du monde autour d’eux.

§ 11. — Doctrines de l’école Ricardo-Malthusienne en matière de monnaie.

En examinant ainsi les doctrines des écrivains anglais qui ont les premiers traité la question de monnaie, nous nous trouvons