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CHAPITRE XXXIV.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


V. — Du mode de banque en Angleterre.

§ 1. — Importance d’une étude soigneuse de la banque d’Angleterre, — car elle est l’institution qui exerce aujourd’hui la plus grande somme de pouvoir.

La tendance à la stabilité, dans le monde matériel, est en raison directe du rapprochement de la forme pyramidale ; c’est une vérité aussi exacte appliquée aux ouvrages de l’homme qu’elle l’est dans les œuvres de la nature. Ainsi, de fait, — les masses immenses de maçonnerie élevée par les rois d’Égypte se montrent presque aussi durables que les monts de l’Atlas et de l’Himalaya. Il en est ainsi dans le monde du négoce : — l’homme dont les affaires ont une large base, et qui a un petit passif et un actif considérable, reste debout au milieu de tourmentes qui font naufrager par milliers ceux de ses confrères dont les opérations sont basées sur le capital d’autrui, et dont, par conséquent, le passif est en proportion très forte à ce qu’ils peuvent réclamer sur ceux avec qui ils font des affaires. Il en est de même encore dans le monde financier. La banque, qui négocie sur son propre capital, est en état de traverser sûrement l’orage le plus rude et le plus prolongé, tandis que sa voisine, dont les débets sont considérables, comparés à ses crédits, peut à peine rester immobile sous une brise un peu vive d’été.

Cherchons-nous des banques de la première espèce, nous devons nous adresser aux États de New-England. Voulons-nous les exemples les plus frappants de la seconde espèce, nous devons nous adresser à l’Angleterre elle-même, et surtout à la Banque d’Angle-