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la culture des sols de qualité supérieure, et mettant leurs occupants à même d’en tirer des tonnes de subsistances, tandis qu’en Angleterre, les rendements qu’obtenait le travail se mesuraient par boisseaux seulement. C’était le lieu propre où organiser la résistance à un système qui donnait aux rois et aux princes pouvoir absolu sur le plus important de tous les instruments de société.

§ 8. — Établissement des banques d’escompte. Elles diminuent la valeur de la monnaie, en augmentant son utilité.

Comme ce n’était là encore, cependant, que de simples banques de dépôt, — tout l’accroissement de circulation qui en résultait se bornait à sécurité accrue et facilité plus grande de transport. Une fois placée là, la monnaie y eût pu rester des siècles, tout aussi inutile à la communauté que si elle eût été enfouie dans une cave à moins que le propriétaire n’eût volonté de s’en servir. Au degré suivant, nous rencontrons les banques d’escompte. Pour comprendre leur effet sur la circulation, supposons que tous ceux qui ont de la monnaie dans les caves d’Amsterdam ont été induits à avoir volonté de s’en servir d’une manière qui leur soit profitable, et, dans ce but, à avoir accepté des certificats de stock, capital d’établissement, — changeant ainsi leur situation de créanciers de l’institution pour en devenir propriétaires. L’effet instantané serait de diminuer la circulation de tout le montant de capital, représenté par la quantité de monnaie pour laquelle les dépositaires renoncent à leur pouvoir de transfert ou d’usage quelconque. Cependant la banque se trouvant investie du pouvoir auquel ils ont renoncé, le volume de la circulation est rétabli à l’instant où elle accepte d’autres personnes leurs effets, pour un montant égal, en échange des mêmes sommes inscrites au crédit sur ses livres.

Le montant apparent de circulation serait à présent restauré ; de plus, le montant réel serait matériellement augmenté, et par la raison que le tout a passé dans les mains des hommes d’entreprise, qui payent intérêt pour son usage, et sont soucieux d’obtenir non-seulement cet intérêt, mais aussi un profit, comme compensation de leurs services. Avant cela, beaucoup de numéraire était nécessairement possédé par de petits capitalistes ou des capitalistes lointains, — à qui leur position sociale ou la distance permettait mal de juger du caractère des sécurités qui pouvaient être offertes, et qui, par conséquent, préféraient le laisser à la banque inactif et sans produire. Combinant maintenant avec des hommes d’un savoir varié, qui habitent la ville où le numéraire est placé, ils obtiennent