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bruts de la terre, et en second lieu dans le prix abaissé de ces utilités manufacturées nécessaires au service de l’homme. Quant à la première direction, cette preuve n’a pas été obtenue ici ; la farine et le coton ayant constamment baissé de prix au grand désavantage de ceux qui les produisent. L’utilité manufacturée la plus nécessaire au fermier et au planteur est le fer ; arrêtons-nous y afin de constater si nous pouvons trouver dans cette direction la preuve de civilisation en progrès qui nous a tellement échappé. Nous constatons qu’en 1821 et 1822, le prix moyen du fer en barres à Glascow était 51 dollars 36 cents la tonne[1] ; auquel taux les 100.000.000 livres de coton alors embarquées, auraient payé, dans ce port, environ 450.000 tonnes, — laissant 3.500.000 dollars pour défrayer les dépenses intérieures d’envoi du coton au port d’embarquement. Arrivant aux quatre années dernières, nous trouvons pour le prix moyen du fer en barre 38 dollars 50 cents la tonne, et pour la quantité moyenne du coton embarqué 1.050.000.000 livres produisant, dans le port d’embarquement, une moyenne de 94.500.000 dollars ; — déduction faite des frais intérieurs, les planteurs peuvent avoir reçu probablement 80.000.000 dollars, avec quoi ils ont acheté environ 2.100.000 tonnes ; — donnant ainsi dix livres de coton pour moins de fer qu’ils n’en auraient eu auparavant pour une livre.

Le prix de la farine, avant l’ouverture de la guerre de Crimée, était plus bas, comme l’a vu le lecteur, qu’il n’avait été pour un demi-siècle, et moindre environ de moitié qu’il avait été dans la période de 1815 à 1825. Dans cette période, le prix moyen du fer en barre à Liverpool était environ 10 liv. st., ou un peu moins que celui des quatre années précédentes ; — les fluctuations dans ces années ayant été entre 7 liv. 10 s. et 9 liv. 12 s. 6 d. Les matières premières du travail, — subsistances et coton, — non-seulement ne se rapprochaient pas du fer, mais l’écart était d’année en année plus prononcé.

Le cas est encore plus frappant si l’on compare les prix des subsistances et du coton avec ceux d’autres métaux. Les matières brutes, fer et plomb, ont tombé au prix actuel, mais le cuivre et l’étain ont monté tous les deux, comme on le voit par les chiffres suivants, empruntés à l’ouvrage de M. Tooke, cité plus haut :

  1. London Mining Journal. February, 2, 1850.