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La grande guerre d’Europe avait déjà commencé, et ses effets se firent promptement sentir par une augmentation dans la demande des subsistances, — fournissant au fermier un marché temporaire, et le relevant pour un temps de la nécessité de réfléchir sur le fait que la valeur de sa terre est tout à fait dépendante de son exemption de la taxe de transport. Le temps cependant apporta le correctif de ces erreurs sous forme d’ordres du conseil, de règlements, décrets de Berlin et de Milan, — mesures ayant pour objet l’annihilation des droits de tous les pouvoirs non engagés, d’un côté ou d’un autre, des grands partis de la guerre. C’était « la bonne vieille règle, le simple plan : Prenne qui peut, et conserve qui peut, » — se substituant à la loi universellement reconnue des nations[1].

Le pavillon américain chassé de nouveau de l’Océan, il devint nécessaire pour notre propre défense — d’interdire les relations avec l’un et l’autre parti du débat. Le besoin pressant de drap, de fer et d’autres utilités força la population de fabriquer pour elle-même ; mais le premier pas étant toujours le plus coûteux et le moins productif, le progrès fut nécessairement lent, — car la politique entière du pays avait, jusqu’alors, été hostile à la diversité des emplois et à l’introduction de l’outillage nécessaire pour obtenir le service de la vapeur et d’aucune des forces de la nature,

    de chaque point de la question à discuter, qui ne pouvait s’acquérir que sous un système aussi oppressif que le fut le système colonial anglais. Ce système cependant se perpétue encore par les descendants des hommes qu’il a amenés à faire la révolution.

  1. Depuis le début des guerres de la révolution française jusqu’à l’année 1812, les États-Unis n’ont connu la loi des nations que comme victimes de sa violation systématique par les grands pouvoirs maritimes de l’Europe… Une centaine de millions de dollars au moins de la propriété américaine furent balayés sur les mers en vertu des ordres du conseil de la Grande-Bretagne et des décrets français de Berlin et de Milan… Pour nos pertes énormes, en vertu des ordres en conseil de la Grande-Bretagne, non-seulement nous n’avons reçu aucune indemnité, mais les sacrifices et les souffrances de la guerre vinrent s’ajouter aux spoliations exercées sur notre commerce et aux atteintes portées à nos droits de neutres qui avaient donné lieu à sa déclaration. Ces ordres étaient regardés à cette époque, par les Lansdowns, les Barings, les Broughams et les autres hommes d’État éclairés de l’école à laquelle ils appartenaient, comme une violation du droit et de la justice aussi bien que d’une saine politique ; et au bout de très-peu d’années, le présent et distingué lord chief-justice placé par nous-mêmes à la tête des tribunaux d’Angleterre, déclara que « les ordres en conseil avaient été gravement injustes pour les neutres ; et il est aujourd’hui généralement reconnu qu’ils étaient contraires à la loi des nations et à notre propre loi municipale. » Everett. Letter, Lord John Russel. September 17, 1853.