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« que la société libre a fait complètement faillite, — que « l’esclavage », tant de l’homme blanc que du noir, est « une institution légitime, utile et convenable », — et que c’est un devoir de s’efforcer, « non-seulement de le maintenir là où il existe, mais de l’étendre aux pays où il est encore inconnu.

Dans aucun pays du monde le système politique — basé, comme il l’est, sur l’idée de centres locaux faisant contrepoids à la grande attraction centrale, — ne correspond d’aussi près à ce système merveilleusement beau établi pour le gouvernement de l’univers. Aussi dans aucun les tendances naturelles de l’homme vers l’association et la combinaison avec ses semblables ne se manifestent autant. Si nous cherchons le type du système, nous le trouvons dans « l’abeille », c’est-à-dire dans l’union des membres plus anciens d’une colonie en vue de construire les logis auprès d’eux pour de nouveaux arrivants ; — partant de ce point on le retrouve dans chaque opération de la vie. Il faut rouler les troncs d’arbre, élever le toit de la grange, ou battre le blé : tous labeurs qui exigeraient de rudes fatigues du colon solitaire, mais allégés par l’assistance des efforts combinés de ses voisins. Le surcroît qui s’adjoint à la population n’a probablement amené avec lui ni cheval, ni charrue ; mais un voisin prête l’une, un second voisin prête l’autre. Ainsi, chaque nouvel arrivant est vite en état d’acquérir lui-même les deux : cheval et charrue. On a besoin d’un bâtiment pour le culte, tous tant méthodistes qu’épiscopaliens, baptistes ou presbytériens, s’unissent pour le construire ; sa chaire sera occupée par les prédicateurs qui parcourent les solitudes. L’Église, — favorisant les relations de voisinage, — favorise l’habitude d’association ; tandis que l’enseignement qui s’y prêche favorise l’amour de l’ordre ; et bientôt la colonie se couvre de maisons d’assemblée. Dans l’une, les baptistes, et dans l’autre les presbytériens, se réunissent pour écouter le personnage qu’ils sont convenus de choisir pour leur prédicateur. Si l’une de ces maisons brûle, la congrégation trouve toutes les autres du voisinage à sa disposition, jusqu’à ce que le sinistre soit réparé. » Un jour on s’associe pour faire des routes ; on tient des assemblées pour décider qui dirigera leur construction et leur réparation, et qui recueillera les contributions nécessaires. — Un autre jour on s’assemble pour élire la représentation au conseil du comté, à l’assemblée de l’État ou au Congrès de l’Union. — Ensuite