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facultés diverses des membres divers qui composent la société, plus est complet son pouvoir de contrôler sa propre action, et moins elle est soumise aux influences extérieures.

En Angleterre, ainsi que nous le voyons, la puissance d’association décline, et le gouvernement local autonome tend à disparaître ; la centralisation tend à le remplacer avec certitude et rapidité. Aussi nous devons nécessairement remarquer une faiblesse constamment croissante, qui se révèle par le besoin croissant de modifier son système conformément aux exigences des antres nations. Le changement apporté dans les lois sur la navigation a été imposé à l’Angleterre, d’abord par la résistance des États-Unis, et plus tard par celle de la Prusse et des autres puissances.

Il en a été de même en ce qui concerne la question de protection. Pendant soixante-dix ans, et même en se reportant jusqu’à 1819, les droits sur les manufactures étrangères avaient constamment augmenté. Cette année même, et pendant les cinq années postérieures, plusieurs des sociétés européennes adoptèrent des mesures tendant à la résistance, en même temps que pendant la dernière fut promulgué le premier tarif américain basé sur l’idée de rapprocher l’un de l’autre le fermier et l’artisan, et d’équilibrer ainsi les prix des matières premières et des produits fabriqués. C’est à cette cause qu’il faut attribuer le changement apporté dans les mesures inaugurées par M. Huskisson, en 1825 ; changement qui se proposait constamment l’accomplissement d’un but important et unique, celui d’obtenir à bas prix toutes les matières premières de la fabrication, le blé, le coton ou le travail. La résistance, suivie de succès, de la Russie, la formation du Zollverein allemand, et le tarif américain de 1842 produisirent le changement complet de système qui eut lieu en 1846. La même chose eut lieu relativement aux droits sur le sucre. Les nègres émancipés de la Jamaïque avaient été assurés de la protection contre le sucre fabriqué par les esclaves ; cependant le Brésil força de violer une convention qui avait été bien stipulée. La guerre de Crimée ne doit guère être considérée comme ayant été un acte volontaire de la part du gouvernement, pas plus que la paix faite récemment. Si nous tournons nos regards vers l’Inde, nous voyons que le gouvernement continue la plus injuste des guerres « parce qu’il ne peut se permettre de laisser voir, même un seul moment, qu’on puisse mettre en