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choses, le prix de la matière première de toute espèce, de la terre, du travail, du coton, de la laine ou du blé, tend à augmenter, à chaque accroissement dans la facilité des relations avec les individus qui s’occupent de produire l’or et l’argent. Partout autour de lui, il constatera combien est évidente la vérité de cette proposition, à savoir, qu’à mesure que la population augmente, que la puissance d’association s’accroît, que les facultés de l’individu prennent plus de développement et que la richesse s’accroît, les produits primitifs de la terre tendent à devenir plus susceptibles de s’échanger contre les métaux précieux, tandis que les articles achevés tendent, aussi invariablement, à baisser, permettant ainsi à tous, qu’ils produisent du blé ou de l’or, de la laine ou de l’argent, de profiter et de se féliciter du pouvoir constamment croissant de leurs semblables, de commander les services de la nature. Parmi les sociétés, comme parmi les individus, il y a parfaite harmonie entre tous les intérêts réels et permanents.

Le système anglais cherche à se mouvoir dans une direction complètement opposée à celle-ci, puisqu’il est basé sur l’idée d’obtenir à bas prix toutes les matières premières de l’industrie, en y comprenant le travail. Examinez-le partout où vous voudrez, vous le trouverez encourageant le développement de la culture du coton, de la production de la laine, de la canne à sucre et du blé, en même temps qu’il restreint le commerce entre les producteurs de ces denrées et les consommateurs de drap et de fer, exigeant que la totalité de ces denrées circule à travers l’étroit passage que fournissent ses navires et des usines lointaines, augmentant ainsi les obstacles placés entre les producteurs de blé et de coton et les individus qui exploitent les mines d’argent et d’or. Tant que le peuple indien convertit en toile son coton, son riz et sa canne à sucre, il put entretenir un commerce direct avec les producteurs des métaux précieux ; il en résulta des échanges en sa faveur avec toutes les parties du monde, en même temps qu’il y eut tendance constante à l’élévation dans le prix des matières premières de toute espèce. Depuis l’anéantissement des manufactures d’étoffes de coton, les métaux précieux se sont dirigés au dehors au lieu de se diriger à l’intérieur, le coton est tombé à trois sols la livre ; en même temps que la difficulté de se procurer les tissus de coton a augmenté à tel point que sa consommation ne dépasse pas proba-