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posé de la vie et de la fortune du peuple Danois. Il en est de même aujourd’hui à, l’égard du gouvernement russe, comparé avec cette tyrannie, la pire de toutes, maintenue en Pologne jusqu’au jour de son partage.

Plus les maîtres sont nombreux, plus sont détestables à la fois et le maître et l’esclave ; comme preuve à l’appui, on peut citer ce fait, que c’est dans les limites même de l’Union, où jadis on avait proclamé « que tous les hommes étaient égaux » ; que c’est dans ces limites, disons-nous, qu’a été pour la première fois énoncée cette assertion, « qu’une société libre se trouvait être en état de décadence complète » et que la condition naturelle d’une portion considérable de la société est l’esclavage, qui entraîne avec lui la séparation des maris de leurs femmes, des père et mère de leurs enfants, des frères et des sœurs entre eux. Puisque les choses se passent ainsi parmi nous (aux États-Unis) il n’y a pas lieu d’être surpris que nous soyons redevables, au peuple le plus libre de l’Europe, de l’invention du despotisme le plus oppresseur, d’un système qui, plus que tous ceux qui l’ont précédé, s’est proposé pour but l’asservissement de l’homme, le seul dont les partisans proclament aujourd’hui publiquement que pour le maintenir, il est nécessaire que l’accroissement ultérieur de la population ait lieu dans la portion qui rend le plus de services, c’est-à-dire « la plus laborieuse » ; parce qu’autrement « elle ne serait pas suffisamment à la disposition du capital et du talent » ; ce qui est précisément la doctrine enseignée dans la Caroline, par les hommes qui soutiennent que « l’esclavage est la pierre angulaire de nos institutions. »

§ 7. — Le système anglais tend à diminuer la taxe du transport pour le peuple anglais, mais en l’augmentant pour les autres nations du globe.

Ainsi que nous l’avons démontré, la première et la plus lourde taxe qui doit être acquittée par l’homme et par la terre, et le grand obstacle à la satisfaction du désir de l’association, résultent de la nécessité d’effectuer les changements de lieu. Les diverses portions de la terre sont diversement appropriées pour la production des denrées destinées à satisfaire les besoins, ou les goûts de l’homme ; les régions tropicales donnent le riz, le coton, la canne à sucre et des fruits variés ; en même temps que nous devons nous adresser aux zones tempérées, pour le blé, et aux zones arctiques pour les fourrures et la glace. Ce sont donc les lois naturelles qui ont pourvu au commerce international ; mais l’obstacle à son dé-