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CHAPITRE XII.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.

§ 1. — Phénomènes sociaux, tels qu’ils se présentent dans l’histoire du Portugal.

La splendeur du Portugal au XVIe siècle, résultant de l’exercice de sa puissance d’appropriation dans l’Orient, a été, ainsi qu’il arrive toujours, suivi d’une faiblesse croissante ; et la fin de ce siècle même l’a trouvé, ainsi que l’a vu le lecteur, réduit à la condition d’une province espagnole. Quarante ans plus tard, il réussit à recouvrer son indépendance, et, à la fin du XVIIe siècle, on le vit faire de vigoureux efforts pour continuer à s’en assurer la possession, en établissant, parmi les individus qui formaient sa population, l’habitude d’association nécessaire pour développer leurs facultés et étendre leur commerce. Depuis une époque reculée, le Portugal avait été renommé pour la qualité de ses laines, mais pendant longtemps il avait manqué des moyens de la convertir en drap. Maintenant, cependant, dans le but de réaliser l’idée si bien exprimée par Adam Smith que, pour arriver à développer le commerce, il est nécessaire de condenser « non-seulement les quatre-vingts livres de laine, mais encore les milliers de livres de blé nécessaires à l’entretien des ouvriers, en une pièce de drap, » le Portugal avait importé des artisans étrangers, à l’aide desquels la fabrication des étoffes de laine s’était développée assez rapidement pour répondre complètement aux demandes de drap à l’intérieur ; et pouvoir ainsi, tout en développant le commerce, diminuer considérablement sa dépendance des chances et des vicissitudes du trafic extérieur.