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et avec lesquels il pourra améliorer sa terre. Le temps acquérant plus de valeur, il substitue constamment une machine qui accomplit un mouvement continu, à celle dont il avait fait usage jusqu’à ce jour, et dont il n’obtenait qu’un mouvement intermittent ; et c’est ainsi qu’il avance sans cesse, avec une force constamment plus rapide, qui permet à un nombre constamment croissant d’individus, de se procurer de plus grandes quantités de subsistances, avec un accroissement invariable dans la puissance d’association, dans le développement de l’individualité et dans la possibilité de faire de nouveaux progrès.

§ 6. — Moins est considérable la quantité de travail consacrée à effectuer les changements de lieu, plus est grande celle que l’on peut consacrer à la production. Le pouvoir d’entretenir le commerce se développe en mime temps que ce changement de proportions. Le trafiquant désire perpétuer la nécessité d’effectuer les changements de lieu.

Chaque degré dans le progrès de l’association étant accompagné d’une diminution dans la part proportionnelle de travail d’une société, qui doit être consacrée nécessairement à effectuer les changements de lieu, et d’un accroissement dans la part qui peut être consacrée à effectuer les changements de forme à l’aide des opérations agricoles ou manufacturières, le fermier peut soumettre à la culture des sols encore plus riches, et, chaque jour, élaborer de plus en plus leurs produits, de manière à les approprier immédiatement à la consommation à l’intérieur, ou à chercher à peu de frais des consommateurs dans des pays éloignés ; le pouvoir d’entretenir le commerce avec des individus éloignés de lui, augmentant à chaque progrès de la Société, vers l’individualité, résultant d’une nécessité moins impérieuse de chercher un marché lointain. Le pouvoir qu’acquiert l’individu d’effectuer les changements de lieu augmente donc, dans une proportion qui dépasse de beaucoup celle du développement de la population, en même temps qu’il se manifeste un accroissement constant dans l’utilité des articles produits, dans la richesse, dans la puissance et la force de la Société, et dans la prospérité et le bien-être de la population dont elle se compose.

Que tout acte d’association soit un acte de commerce, c’est là une vérité d’une telle importance qu’on ne peut la graver trop profondément dans l’esprit du lecteur ; et il doit, en conséquence, nous pardonner de la répéter. Le développement du commerce étant en raison directe de l’accroissement de la puissance d’association, le mouvement d’une société vers le but de ses désirs, — vers ce point où se trouve la facilité la plus complète pour l’individu, de concerter ses efforts avec ceux de ses semblables, — doit être en raison