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ganisation de la société est élevée, et le développement de l’individualité, parmi ses membres, complet, plus aussi ces individus tendent à occuper leur place naturelle, celle d’instruments dont la société doit se servir, et plus encore la société tend à prendre sa forme naturelle, tandis qu’augmente à chaque instant sa force de résistance à tout empiétement sur ses droits et sa vitalité. Tout ce qui tend à diminuer la puissance d’association et à empêcher le développement de l’individualité, produit l’effet inverse, en faisant de la société l’instrument de ces individus ; la centralisation, l’esclavage et la mort marchent toujours de conserve dans le monde moral comme dans le monde physique[1].

  1. Les passages suivants, extraits de journaux récents, font voir la parfaite conformité de vues du producteur avec celles du propriétaire d’esclaves :
      « Une inépuisable quantité de travail à bon marché a été si longtemps la condition de notre système social, soit dans la métropole, soit dans le reste du pays, soit pour l’industrie, soit pour notre plaisir, qu’il reste à considérer si un grand renchérissement de la main-d’œuvre ne troublerait pas, à un degré inquiétant, notre organisation politique et même industrielle. Il y a eu si longtemps deux hommes pour un maître, que nous ne sommes pas préparés pour le jour où il y aurait deux maîtres pour un homme ; car il n’est pas certain que les maîtres puissent continuer leur industrie ou que les hommes se conduisent convenablement sous l’empire du nouveau régime. Les entreprises commerciales et le développement social exigent réellement un accroissement de population, et elles exigent en outre que cet accroissement ait lieu dans la partie de la population qui peut rendre le meilleur service, c’est-à-dire la partie laborieuse ; en effet, s’il en était autrement, elle ne serait pas suffisamment à la disposition du capital et de l’industrie. » (London Times.)
      « Le bon marché du travail » est indispensable au progrès matériel de tout peuple. Mais on ne peut l’obtenir qu’avec l’abondance de l’offre. Or, le travail des esclaves est, et doit être, l’espèce de travail à meilleur marché. Il n’en sera autrement, que dans le cas où des influences étrangères et hostiles seront en mesure de l’atteindre. L’abolition de l’esclavage, en supprimant l’offre du travail, tend à ce résultat. Les esclaves n’ont jamais été à un prix si élevé dans le Sud. **** L’esclavage est et continuera d’être, tant que le Sud conservera son existence propre, la base de toute propriété dans cette région. **** Augmentez l’offre du travail, et faites ainsi baisser le prix des esclaves, et le Sud échappera à un péril imminent. Le nombre des propriétaires d’esclaves se multiplierait, l’intérêt direct à leur conservation serait plus généralement répandu, et cette nécessité si impérieuse pour le Sud, l’union pour la défense de l’esclavage, s’accomplirait plus facilement. Si cela était possible, il faudrait que chaque homme, dans la limite de ses moyens, fût propriétaire d’esclaves. (Charlestown Mercury.)
    « Les grands travaux de ce pays reposent sur le travail à bon marché. » (London Times.)
      « L’esclavage est la pierre angulaire de nos institutions. » (Mac Duffie.)
      « La question est devenue complètement une question d’offre de travail à bon