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des substances alimentaires. Consommées, celles-ci retournent encore à l’air atmosphérique, ou à la terre ; et l’homme lui-même meurt enfin et est enseveli, et s’acquitte ainsi de la dette qu’il a contractée envers la nature. Même lorsqu’il vit encore, il absorbe constamment, et abandonne à la terre et à l’atmosphère, les molécules qui composent son système animal, ainsi que nous le voyons si bien expliqué dans le passage suivant :

« Dans les forêts naturelles où les feuilles tombent chaque année et où les arbres meurent périodiquement, la matière minérale abandonne le sol pour la plante, et retourne à son tour au sol, sous la forme des débris de celle-ci, ne parcourant ainsi qu’une phase de courte durée, de la terre à la plante et de la plante à la terre. Et il en est de même aussi dans les prairies naturelles, où chaque année, à l’automne, l’herbe s’épaissit, se fane et rend ses matières minérales au sol ; et où chaque année aussi, au printemps, les jeunes herbages poussent et se nourrissent des débris de l’année antérieure. Mais il en est autrement lorsque les produits végétaux sont consommés par les animaux. Ils sont alors introduits dans leur estomac, ils s’y dissolvent ou s’y digèrent, et leurs diverses parties sont absorbées par les vaisseaux destinés à cet usage, pour être charriées vers les parties du corps où leurs services sont nécessaires. Nous n’avons pas à suivre, quant à présent, la matière saline au-delà du sang et des tissus. C’est principalement dans les os que sont déposés l’acide phosphorique et la chaux, sous la forme de phosphate de chaux.

« L’importance du phosphate de chaux pour l’économie animale deviendra manifeste, si nous citons ce fait, qu’ordinairement les os secs laissent pour résidu, après la combustion, la moitié de leur poids, d’une cendre blanche qui consiste, pour la plus grande partie, en phosphate de chaux.

« Mais, ainsi que nous l’avons déjà expliqué, toutes les parties du corps, même les plus solides, accomplissent une série constante de renouvellements. Les os sont soumis à cette loi de changement aussi bien que les parties molles ; et l’acide phosphorique introduit aujourd’hui, au bout de quelques jours est rejeté au dehors, mêlé à d’autres matières de rebut et aux excrétions du corps ; le corps lui-même meurt enfin, et toutes ses