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le silex qui donne au sol sa porosité, afin que l’air et l’eau puissent en pénétrer la texture. L’alumine, au contraire, base de l’argile, rend le sol dur et compacte. L’office du silex, dans les plantes, est de donner de la force, comme dans la paille du blé, par exemple. Il sert de charpente osseuse dans toute la famille des graminées ; Il faut de 93 à 150 livres de silex soluble pour environ une acre de blé. »

§ 2. — Préparation de la terre pour recevoir l’homme.

Le développement ainsi commencé dans l’estomac des végétaux se continue dans celui des animaux, jusqu’à ce que la terre peu à peu se prépare à servir aux besoins de l’homme ; et lorsque celui-ci apparaît, nous constatons cette différence importante : tandis que tous les autres animaux ont été condamnés à rester à jamais les esclaves de la nature, lui seul a été doté des facultés nécessaires pour lui permettre d’en devenir le souverain, et de lui faire accomplir la tâche qui est dévolue à lui-même.

Si nous jetons en ce moment les yeux sur la terre, nous voyons partout les mêmes forces mises en action, produisant de nouvelles combinaisons pour l’entretien de la vie végétale, comme préparation de la terre qui doit servir de séjour d’abord aux animaux d’un ordre inférieur, mais finalement à l’homme. On estime que la somme de calorique qui soulève l’eau de la mer, sous forme de vapeur, est égale à la force de 16 billions de chevaux. Condensée de nouveau, cette vapeur reprend la forme d’eau qui, retombant en pluie, va se perdre de nouveau dans l’Océan, et dans son passage entraîne avec elle des portions considérables du sol résultant de la décomposition des roches dont la terre est formée ; cette décomposition, à son tour, est une conséquence des températures sans cesse variables, lesquelles sont elles-mêmes le résultat du mouvement qui s’opère

    ment que l’air seul. Après l’avoir laissé croître à l’air pendant cinq ans, on a retiré l’arbre et l’on a constaté qu’il pesait 169 livres 3 onces ; les feuilles qui tombaient de celui-ci, chaque automne, n’étaient point comprises dans ce poids. On a alors retiré la terre du vase, on l’a fait sécher de nouveau dans le four et elle a été pesée ensuite. On a découvert alors qu’elle n’avait perdu que deux onces sur son poids primitif. Il y avait donc eu certainement production de 164 livres de fibre ligneuse, d’écorce et de racines, mais quelle était la source de cette production ? On découvrit que finalement l’air était la source de l’élément solide. Cette assertion peut paraître incroyable au premier coup-d’œil, mais avec un peu de réflexion la vérité en devient évidente, parce que l’atmosphère contient de l’acide carbonique, qui se compose en poids de 714 parties d’oxygène et de 338 parties de carbone. Peshine Smith, Manuel d’Économie politique, trad. par Camille Baquet, p. 19-26.