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la perle cachée.

des cymbales, Honorius lui-même te nommera l’héritier de toute la fortune de ton oncle.

Car. Et si Alexis, avant que l’écho de ces fanfares ait expiré, apparaît au milieu de nous ?

Euph. Non, cela ne peut être. N’éveille pas de telles illusions. Depuis cinq ans que je suis soutenu par les encourageantes paroles d’un jeune et pieux pèlerin qui habite encore entre ces murs… dix ans, c’est espérer bien longtemps !

Car. Mais dites-moi, père ; Alexis était-il bien tel qu’on me l’a représenté, aimable et doux, obéissant, pur, très-compatissant envers les malheureux, dévot envers les saints, brûlant de l’amour céleste ?

Euph. Tout cela, dix fois plus, et dix fois plus encore.

Car. Alors laissez-moi partager ses vertus, sans jamais usurper son héritage. Alexis est vivant, et il réclamera son bien.

Euph. Qui vous fait parler ainsi, enfant ?

Car. Vous avez décrit un saint, un saint tel qu’il ne saurait mourir sans que toute l’Église le sache. Rappelez-vous-le : lorsque le mendiant Servulus mourut dans la cour de l’église de Saint-Clément, notre terrestre psalmodie fut réduite au silence, afin que l’on pût entendre les anges qui, en dehors, chantaient l’hymne de son départ.