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la perle cachée.

— je suis prêt. Mon sort est maintenant en de meilleures mains que les miennes. « À la vie, ou à la mort, nous sommes toujours au Seigneur. » La même prière peut servir pour le sommeil ou pour la mort. Notre vie t’appartient, Créateur de toute chair, dans la vie comme dans la mort, dans la veille comme dans le sommeil. La main qui se joue parmi les cordes de la vie, de sa touche légère, réduit leurs vibrations au silence pour les éveiller de nouveau. Cette main, je la baise aujourd’hui ; car elle a tendu les fibres de l’amour et de la souffrance jusqu’à leurs extrêmes limites, et maintenant elle va les adoucir de sa touche bienfaisante, et leur faire rendre un murmure de paix, sous ses doigts paternels. (S’agenouille.) Père ! qui avez, ici même, façonné cette poignée d’argile en un corps terrestre, à votre image, tenez unie la poussière qui le compose, ou dispersez-la à votre gré, là où reposent mes pères, ou dans le champ où l’on jette les proscrits, faites-en les délices du ver de terre, ou celles du vautour, afin que, de sa corruption, mon âme s’élance, comme une flamme, dans la fournaise de vos plus pures ardeurs : ou plutôt, que pareille à une perle, elle tombe doucement, dans l’abîme de votre sein, vaste comme l’océan, où elle ne trouvera ni surface, ni fond, ni