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SOUS LE RÈGNE DE FRONTENAC

dons-nous, lieutenant ; je croyais être agréable à votre chère sœur en maudissant la France qui l’a condamnée à l’exil. Car, à vrai dire, je l’aime bien la France, malgré ses erreurs… Oui, je l’aime, cette chère France pour laquelle j’ai déjà versé quelques gouttes de mon sang… Vous ignorez sans doute, monsieur et madame, que dans les derniers jours de la bataille contre l’amiral Phips, une balle anglaise m’effleura l’épaule droite. Je dus me rendre à l’hôpital où les bons soins que je reçus firent heureusement disparaître les traces de ma blessure.

Le lieutenant Aubry répondit à cette tirade échevelée par un éclat de rire méprisant.

— Quoi ! vous riez, lieutenant ? C’est pourtant la vérité que je vous dis là. Ah ! vous n’auriez pas la cruauté de rire si vous saviez toute la peine que je me suis donnée, depuis cinq ans, pour retrouver votre charmante sœur ! N’ayant