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UNE INTRIGANTE

L’harmonie et le bonheur devaient régner sous les lambris de ce petit palais entouré d’un vaste jardin d’où montait, avec le chant des oiseaux, l’haleine parfumée des fleurs les plus rares.

C’était du moins l’opinion de tous ceux qui visitaient ce coin enchanté de l’Isar et qui voyaient le frère et la sœur se promenant, bras dessus, bras dessous — tels deux amants — à l’ombre des grands arbres.

Les gens du quartier les connaissaient sous le nom de Micali et ils les croyaient italiens, car c’est la langue harmonieuse de Dante que parlaient le frère et la sœur lorsqu’ils passaient dans les rues de Munich. Cependant, au besoin, ils s’exprimaient assez bien en allemand.

Voilà tout ce que les Munichois savaient au sujet de ces deux étrangers qui vivaient aussi retirés du monde que des ermites.

Un seul visiteur, deux ou trois fois la semaine, franchissait le seuil de cette