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UNE INTRIGANTE

s’élança derechef vers lui en recommençant son chant lugubre…

Plus ahuri qu’effrayé, le voyageur s’enferma dans sa cabine, sortit de sa poche un carnet, qui lui servait de journal, et y consigna les faits les plus importants de la journée.

La même nuit, quand l’Hirondelle déploya ses voiles et prit sa course sur une mer houleuse, le lieutenant dormait d’un sommeil aussi agité que les flots.

Six jours passèrent durant lesquels le voilier lutta sans cesse contre les orages ou les vents.

L’Hirondelle était un vieux vaisseau qui avait résisté aux chocs de nombreuses tempêtes, mais les blessures qu’il cachait dans ses flancs s’élargissaient de plus en plus sous les coups des vagues en fureur.

Le septième jour, après une accalmie de deux heures, un tourbillon de vent impétueux s’éleva tout d’un coup et désempara l’Hirondelle qui, renversé et