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UNE INTRIGANTE

mais canadienne, québécoise seulement. Imaginée de ce côté-ci de l’Atlantique, cette anecdote malveillante n’est rapportée par aucun des chroniqueurs et des historiographes français du 17ième ou 18ième siècle. Rendons hommage, je ne dirai pas à la sagacité, mais au simple bon sens de ces écrivains : aucun d’eux ne fit à cet odieux potin l’honneur de le prendre au sérieux, de le considérer comme un commérage vraisemblable.

« Seuls, quelques auteurs canadiens-français osèrent lui donner asile dans leurs ouvrages au risque d’en compromettre l’autorité auprès des gens sérieux[1]. Sans constater, au préalable, si cette anecdote était fille légitime de l’Histoire, ou enfant naturelle de la Fable, ils la publièrent dans leurs livres. Puis les journaux, les revues, s’en empa-

  1. Il convient de remarquer aussi que nos grands auteurs, les trois historiens canadiens-français Garneau, Ferland, Laverdière, l’ignorent absolument.