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avez sans doute oublié un peu, dans le cours des derniers mois, les leçons que je vous avais données ?

— Je ne crois pas, M. le curé, car le soldat a souvent des loisirs, et j’ai employé tous les miens à l’étude.

— Alors, tant mieux ! et je vous en félicite cordialement. Les loisirs consacrés à l’étude, mon enfant, sont des loisirs que Dieu bénit. Car la vraie science éclaire l’esprit, élève l’âme et met au cœur de celui qui la possède le désir et le courage de combattre les ennemis de Dieu et de la religion. Mais de nos jours, hélas ! peu de nos compatriotes, en dehors des villes, ont l’avantage d’acquérir cette science. Il y a bien, il est vrai, depuis 1801, une loi pourvoyant à l’établissement d’une corporation connue sous le nom de l’Institution Royale qui a pour mission de créer des écoles publiques. » Mais comme ces écoles sont administrées par des protestants, vous comprenez que les enfants catholiques ne peuvent pas les fréquenter sans danger pour leur foi.

— Est-ce qu’il n’y aurait pas moyen. M. le curé, de faire modifier cette loi de façon à obtenir pour les catholiques un enseignement conforme à leur foi ?

— Ah ! mon ami, voilà ce que le clergé demande depuis longtemps, mais, jusqu’à présent, il a été obligé de se contenter des belles