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père, de son frère, du curé Faguy, et distribue à tous de chaudes poignées de main.

Tout le monde est heureux de le revoir et de fêter son retour.

Victor semble rayonnant, mais son cœur ne bat pas à l’unisson des autres. Cependant, en hypocrite qu’il est, il prend une part bruyante à ce concert de louanges et d’allégresse.

Tout à coup, dominant les joyeux éclats de voix, la petite cloche de l’église sonne l’angélus.

Les convives se lovent, chapeau bas, et le pasteur récite l’angélus auquel toutes les voix répondent.

L’angélus, dit le curé, c’est une invitation à la prière, mais c’est aussi une invitation à la table : et comme ma vieille ménagère m’annonce que le dîner est servi, je vous prie de venir manger le veau gras en l’honneur de notre ami Jean-Charles !

Après le repas, le curé conduit ses convives sur la véranda, et leur distribue des cigares. Quelques-uns — les grands fumeurs — déclinent la politesse et demandent la permission de fumer la pipe.

Lorsque cigares et pipes sont allumés, le curé prie Jean-Charles de raconter les événements auxquels il a été mêlé depuis six mois.

Jean-Charles n’avait pas l’habitude de parler devant un cercle aussi nombreux, et il se sent