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En entendant prononcer ce nom, pour la première fois depuis un demi-siècle, et par celle qui le portait, l’abbé Lormier tressaillit et son cœur battit à se rompre ; mais il ferma les yeux et éleva ses pensées vers l’Éternel.

La religieuse continuait sa lecture :

« désire ardemment renouveler mes vœux.

« Seigneur-Jésus, que j’ai choisi, il y a cinquante ans, pour mon céleste époux, sous la protection de votre glorieuse et immaculée mère, je renouvelle les vœux que j’ai faits à votre divine majesté, de garder pauvreté, chasteté et obéissance.

« Ce joug de la vie religieuse que je porte depuis cinquante ans, est pour moi plus doux, plus léger que jamais, et je n’ai, ô Seigneur, qu’un seul regret, c’est de ne pas avoir assez fait pour répondre à la grande faveur de ma sainte vocation.

« Daignez me pardonner et me faire la grâce de vous être fidèle jusqu’à la mort. Oui, je renouvelle mes vœux suivant les règles de cette congrégation et sous l’autorité de monseigneur l’illustrissime et révérendissime Ignace Bourget, évêque de Montréal, et en présence de son officiant-député, M. l’abbé Jean-Charles Lorm…

Elle ne put prononcer la dernière syllabe de