Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/401

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 394 —

Il fonda d’abord deux conférences de la société Saint-Vincent de Paul, et s’imposa la tâche de visiter personnellement les familles que le vice avait contaminées. Il soulagea leurs misères, leur parla de Dieu, puis les décida à venir à l’église pour prier et entendre ses sermons contre l’ivrognerie.

De plus, il établit une société de tempérance, et eut le bonheur, après six mois d’un travail opiniâtre, d’y recevoir huit cents membres, parmi lesquels figuraient les ivrognes les plus dégradés. C’était un succès. Mais l’apôtre constatait avec peine que les jeunes gens n’avaient pas répondu en assez grand nombre à son appel, et il n’épargna aucun sacrifice pour les gagner à la belle cause de la tempérance.

Le jour de la fête nationale des Irlandais approchait.

L’abbé Lormier voulut profiter de cette fête pour l’enrôlement solennel de nouveaux membres dans la société. Il acheta, avec ses deniers, un joli drapeau du Sacré-Cœur, et pria Mgr  Bourget de venir en faire la bénédiction le jour de la Saint-Patrice.

Le 17 mars, une foule immense envahissait l’église Saint-Patrice, que des mains très habiles avaient décorée de banderoles et de verdure.

Quinze cents hommes et jeunes gens étaient groupés près d’un magnifique drapeau du Sacré-Cœur qui semblait fasciner leurs regards.