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LE VICAIRE DE SAINT-PATRICE

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— Eh bien ! mon cher Jean-Charles, lui dit un soir l’abbé Faguy, êtes-vous content de l’accueil que vous font vos compatriotes ?

— Certes, oui, M. le curé, j’en suis très content et très reconnaissant.

— Et vous vous amusez bien, n’est-ce pas ?

— À cette question, j’hésite à répondre affirmativement.

— Comment donc ?

— Oui, M. le curé, je suis aussi flatté que touché de toutes ces démonstrations sympathiques, et je m’efforce d’y paraître heureux ; mais mon cœur soupire sans cesse après un bonheur qui, je le vois maintenant, se trouve ailleurs que dans les fêtes bruyantes du monde. Le bonheur ! je croyais pourtant l’avoir retrouvé, l’autre jour, en revoyant mon village natal…

— Que voulez-vous dire, mon cher ami ?

— Je veux dire que, depuis mon retour, j’ai senti renaître le désir de me consacrer entièrement à Dieu ; mais, ce qui me chagrine, c’est de penser que je suis trop vieux à présent pour être admis dans la sainte milice du sacerdoce…

— Trop vieux, dites-vous ? je ne suis pas de