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l’ivrognerie ; car, à dater de ce jour, Frank O’Neil devint un fervent chrétien, un homme laborieux et un père au cœur tendre et aimant.

Jean-Charles était parvenu à se familiariser avec la méthode si ingénieuse de l’abbé de l’Épée, qui permet aux muets de se faire comprendre par des signes aussi bien que s’ils s’exprimaient par la langue. Et son élève, James O’Neil, après deux ans d’étude, lisait, écrivait et savait son cathéchisme à la perfection. C’était un enfant excessivement intelligent.

Un jour, notre héros proposa au curé de Berlin d’interroger le petit muet par écrit.

L’épreuve eut lieu en présence d’une centaine d’élèves de la paroisse.

Le curé écrivait des questions sur un tableau, et l’orphelin y répondait aussi par écrit.

L’épreuve dura une heure.

Elle fut un triomphe pour le petit muet et une belle leçon pour tous les élèves !

Puis le curé traça sur le tableau les mots suivants :

« James O’Neil, vous avez très bien répondu à toutes mes questions, et je vous en félicite. Vous ferez votre première communion dans un mois. »