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Le soir, à huit heures, il se mit en route et marcha toute la nuit.

Il en fut de même la nuit suivante.

Enfin, la cinquième nuit, il s’en allait à grands pas par un chemin que les arbres rendaient très obscur, quand, soudain, deux hommes d’une haute taille se placèrent devant lui, le pistolet au poing, en lui disant en anglais :

« Vous êtes notre prisonnier ! »

— Pourquoi cela ? leur demanda Jean-Charles.

— Parce que vous désertez le pays, après avoir pris une part active à l’insurrection.

— Vous vous trompez !

— Non ! Nous vous reconnaissons, d’ailleurs : vous êtes Pierre-Rémi Narbonne !

— Vous vous trompez ! vous dis-je.

— Suivez-nous toujours ; vous vous expliquerez avec la justice.

— Très bien ! dit Jean-Charles.

Les soldats étaient placés côte à côte devant lui.

Tout à coup, Jean-Charles fit un bond de travers et donna un coup de poing au premier soldat qui assomma l’autre avec sa tête, et tous les deux roulèrent dans la poussière !

Jean-Charles les désarma et les lia ensemble avec la corde qui devait sans doute servir à l’attacher lui-même ; puis il prit ses jambes à son cou, sans leur laisser son adresse…