Les choses allaient de mal en pis. Et les hommes, bien intentionnés sans doute, qui s’étaient mis à la tête du mouvement, et qui voyaient maintenant la foule se livrer à des écarts regrettables, se crurent obligés, sous peine de trahison, de suivre ceux qu’ils avaient involontairement lancés dans une voie malheureuse…
La paroisse de Sainte-R… avait, jusque-là, échappé à cette agitation.
— Comment se fait-il, dit à ses amis le Dr Chénier, un des principaux agitateurs, que la paroisse de Sainte-R… n’ait pas encore suivi l’exemple des paroisses de Saint-Ours, de Saint-Denis, de Saint-Charles, etc., qui ont tenu des assemblées pour protester contre la tyrannie de ceux qui nous gouvernent ? Le maire de cette paroisse, Jean-Charles Lormier, est pourtant un patriote ardent et le plus brave parmi les braves…
— C’est étonnant, en effet, remarqua le chevalier de Lorimier. Vous le connaissez bien, docteur ; pourquoi n’allez-vous pas le voir pour vous entendre et organiser avec lui une assemblée monstre dans sa paroisse ?
— J’irai bien, répondit le Dr Chénier.
— Oui, allez-y ! allez-y ! approuvèrent plusieurs patriotes, qui connaissaient la réputation